15 décembre 2014 Info +

La compétitivité des filières agricoles françaises, du local à l’international

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Vincent Chatellier, économiste, INRA Nantes © V. Bargain

La compétitivité des filières agricoles françaises, du local à l’international

Céréales, lait, vins et spiritueux, sont aujourd’hui les trois piliers de l’agriculture française.

Avec une production totale - en valeur - de 77 milliards € et une Surface agricole utilisé (SAU) de 29 millions d’hectares, la France reste de loin la première puissance agricole européenne, malgré un plafonnement des productions depuis la fin des années 1990 (respectivement 50 milliards € et 19 millions ha pour l’Allemagne). Elle compte aujourd’hui 280000 exploitations agricoles.

Vincent Chatellier, économiste, INRA Nantes

© V. Bargain

En revanche, les Pays-Bas et l’Allemagne sont les plus performantes d’Europe en exportations agroalimentaires.

Pour sa part, la France réserve les 2/3 de ses exportations à l’Union européenne et 1/3 à l’international. Contrairement à ses concurrents européens, sa balance commerciale agroalimentaire ne cesse de croître sur les marchés internationaux. Un atout quand on sait que la demande mondiale de biens alimentaires devrait augmenter de 70 %d’ici 2050. Pour le présent, l’Asie constitue le premier réservoir d’exportation.

Malgré des ressources fourragères très importantes, notamment grâce aux prairies permanentes, le secteur français de la viande bovine reste fragile en dépit des précédents rééquilibrages des aides de la PAC en sa faveur. Le secteur doit encore opérer une importante évolution. La France est déficitaire en viande. Autre paradoxe : la production française de volailles diminue régulièrement malgré un marché international très porteur pour encore longtemps.

Au bilan, si la France est une grande puissance agricole, elle dispose encore de marges de progrès importantes.

Le chercheur expose différentes considérations grâce auxquelles l’agriculture française poursuivra son succès.

L’agriculture ne peut réussir sans l’agroalimentaire. Elle doit intégrer la diversification de ses productions dans le non alimentaire (énergie, biomatériaux, chimie verte…). Avec une augmentation du coût des intrants (+30 %en 10 ans), la compétitivité de l’agriculture doit reposer sur l’efficience de la technicité et sur l’utilisation de l’environnement comme facteur de production (concilier compétitivité et environnement).

Il rappelle que les normes de production des règles de traçabilité en vigueur sont bien plus des atouts que des contraintes.

Alors que les aides communautaires agricoles représentent aujourd’hui 17 %de la rentabilité des exploitations, il pose la question des objectifs de la future PAC 2020.

Enfin, il conclut sur la nécessité d’un investissement bancaire plus important dans l’agriculture et d’une communication plus grande entre la profession agricole et la société française.


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