Jessy Trémoulière, rugbywoman et agricultrice

Comment avez-vous découvert le rugby ?

J'ai découvert le rugby à l'âge de 16 ans, au lycée agricole de Brioude-Bonnefond à Fontannes, situé en Haute-Loire, lors d'une initiation rugby.

Comment l'enseignement agricole vous a accompagnée pour devenir une sportive de haut niveau ?

Je m'en souviens très bien, une de mes professeures m'a dit un jour : « Jessy, être en équipe de France, ça arrive à qui ? à combien de personnes ? Donc ce n'est pas grave si tu loupes une semaine d'école. Si tu veux la rattraper, il n'y a pas de souci : vis ton expérience à fond ! Mais n'oublie pas le travail et les études, parce que le sport – d'autant plus pour nous en tant que femmes – malheureusement, ça ne permet pas de gagner sa vie » C'est tout un ensemble : c'est un état d'esprit, c'est une éducation, ce sont des rencontres avec des personnes qui m'ont encouragée. Ce sont aussi les valeurs de la terre et les valeurs du rugby... qui ont beaucoup de points en commun.

Comment se déroule votre quotidien de rugbywoman et d'agricultrice ?

Je suis à 25% sur la ferme et à 75% avec la Fédération française de rugby. Je n'ai jamais de repos, mais je ne me plains pas parce que c'est ce que j'aime ! C'est fait avec passion, et moi je ne suis pas d'un tempérament à attendre. Mes journées, elles sont bien remplies... et ce n'est que du bonheur.

Avez-vous pour projet de rejoindre un jour la ferme familiale ?

Oui, cela fait partie de mes projets. Un avenir en tout cas en lien avec l'alimentation, et en circuit court pour que le consommateur mange bien, mange « sain ». Avec le rugby, ces cinq dernières années, je ne suis pas revenue souvent à la ferme… et je me suis rendu compte que cela me manquait !

Que retenez-vous de vos études dans l'enseignement agricole ?

J'ai fait un bac pro CGEA* en quatre ans, pendant lequel on est amené à faire des stages. Ça m'a permis de grandir, de garder des contacts, de diversifier les expériences, de voir le métier sous un angle différent. Cela permet aussi de conforter son choix ou bien de l'affiner. C'est très enrichissant. Et c'est bien aussi de sortir du cursus scolaire traditionnel. Là, on est vraiment au cœur de l'action.

* Conduite et gestion de l'entreprise agricole