Iran
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Contexte agricole et relations internationales
Ce qu'il faut retenir
- L’agriculture représente près de 12,8 % du PIB en 20212 et employait 17 % de la population totale en 20193. Sans être un secteur majeur de l’économie iranienne, l’agriculture parvient à rapprocher le pays de l’autosuffisance dans la majorité des domaines, malgré son explosion démographique (triplement de la population entre 1966 et 2020 pour atteindre 85 millions d’habitants en 2021). La sécurité alimentaire en Iran n’est globalement pas menacée, mais les prix des denrées demeurent un sujet d’inquiétude, d’autant que depuis le rétablissement des sanctions américaines le taux d’inflation a explosé et se situe entre 40 et 50 % en 2021. Ainsi, en dépit de prix subventionnés (pain, riz) une partie de la population a dû réduire la qualité et la quantité de son alimentation.
- La contrainte majeure à laquelle doit faire face l’agriculture iranienne est celle de l’approvisionnement en eau. Les surfaces arables sont suffisantes, mais moins de la moitié d’entre elles sont irriguées. La répartition des précipitations est très inégale. Si le poids de l’agriculture continue de décliner dans l’économie, sa consommation en eau n’a cessé de croître pour atteindre plus de 90 % de la consommation totale d’eau du pays en 20214.
- Une agriculture plus performante dans certaines régions cohabite avec une agriculture de subsistance dans des zones plus arides et éloignées des marchés. L’État iranien consacre d’importantes ressources en devises à l’achat de produits agricoles, notamment des intrants pour l’élevage qui structurent la filière toute entière. Ses exportations agricoles sont plus limitées (fruits secs, en particulier pistaches dont 80 % de la production est exportée, et produits de l’aquaculture).
- La levée des sanctions internationales devait permettre à l’Iran de retrouver sa place dans le commerce international, et notamment d’exporter des hydrocarbures, et ouvrir une nouvelle ère de modernisation du secteur agricole et agroalimentaire. Toutefois, le retrait des États-Unis de l’Accord de Vienne (intervenu le 8 mai 2018) et le rétablissement des sanctions secondaires américaines (6 août et 4 novembre 2018) ont annihilé la reprise intervenue depuis la fin de l’année 2015.
- Bien qu’hors du champ des sanctions secondaires, le secteur agroalimentaire en pâtit. La restriction considérable des canaux bancaires ainsi que la disparition des sociétés de transports ou d’assurances capables de mettre en place des échanges internationaux mettent à mal le secteur.
- Le 3 août 2021, l’élection présidentielle a désigné Ebrahim Raïssi comme successeur à Hassan Rohani. Malgré le changement de gouvernement, la politique ministérielle en matière d’agriculture se maintient. Elle prévoit un large plan d’investissement dans l’ensemble des filières agricoles, avec pour objectif la modernisation de l’agriculture , les priorités étant l’intensification de l’élevage ovin et caprin, l’utilisation de semences végétales adaptées au manque d’eau, le développement de la culture sous serres et la mise en place de filières fruits et légumes tournées vers l’exportation.
2. Banque mondiale
3. Rapport PNUD 2020
4. Douanes françaises, Trade Data Monitor