Hauts-de-France : l’enseignement agricole à l’heure des Jeux olympiques

En tant que professionnel de l’enseignement agricole, comment votre établissement s’est-il mobilisé à l’occasion des Jeux de Paris ?

François Ruchaud : Le sport est une activité très présente au sein de notre établissement que ce soit sur les temps scolaires à travers les animations sportives organisées par les professeurs d’EPS (cross, Parcours du Cœur…), ou sur les temps libres avec l’UNSS* ou encore les activités proposées dans le cadre de l’internat. En tant que conseiller principal d’éducation, c’était pour moi une évidence que de travailler étroitement avec les professeurs d’EPS et le reste de la communauté éducative afin que les élèves puissent vivre les Jeux de Paris. C’est pourquoi, nous avons labellisé notre établissement « Génération 2024 » et "Internat d’Excellence - Résidence Olympique".Ce dernier label est valable cinq ans et marque notre engagement dans la pratique sportive mais également avec le territoire puisque nous collaborons avec des clubs locaux pour partager nos installations.Cet engagement nous a permis d’assister à un match de la Coupe du monde de rugby 2023 et de participer à des événements comme la Semaine olympique et paralympique (SOP). En septembre prochain, nous aurons la chance d'emmener 30 de nos apprenants aux Jeux Paralympiques pour assister à des matchs de tennis fauteuil dans le cadre du programme « Ma classe aux Jeux ».

Quels événements avez-vous organisés ?

F.R : Dans le cadre de la SOP, nous avons organisé une grande journée sportive en avril dernier à laquelle huit lycées dont six lycées agricoles, un collège et une école primaire ont participé. La journée a débuté par une cérémonie d’ouverture avec un parcours de flamme, des discours et la danse de la SOP. Puis, les apprenants ont pu pratiquer différentes activités sportives et parasportives comme l’escrime, le basket fauteuil, le biathlon et le rugby. Tous les participants ont pu également assister à une conférence sur les violences sexistes et sexuelles dans le sport animée par Sarah Abitbol (patineuse artistique de haut niveau) et Katia Palla (présidente de l’association La voix de Sarah). Enfin, l’évènement c’est terminé par une cérémonie de clôture. Ces rencontres inter-établissements sont cruciales car elles créent une dynamique positive et offrent aux apprenants des temps de cohésion et de dépassement de soi. Les élèves étaient ravis et fortement impliqués. Une trentaine d’élèves et étudiants nous ont aidés à organiser cette journée, c'était un vrai travail d'équipe. Nous avons également profité de la présence de Sarah Abitbol sur le campus pour organiser le soir une conférence ouverte au public afin de partager avec le territoire ces témoignages forts.

Qu’apporte la pratique du sport aux apprenants ?

F.R : Le sport est essentiel car il enseigne la notion d’effort, d’exigence et de partage. Ces valeurs sont transposables dans le monde du travail et dans la vie quotidienne. Le sport favorise également le vivre mieux, c’est-à-dire en bonne santé physique et mentale, ce qui est primordial. De plus, il favorise les valeurs de fraternité et d'inclusion, en réunissant des personnes de divers horizons autour d’une même passion. C'est une source de fierté, d’émotion et de confiance en soi. Le sport permet également de développer des valeurs de coopération. C’est prendre en compte les compétences et les points forts de chacun pour atteindre ensemble un objectif.

Vous avez été sélectionné pour porter la flamme olympique et participer au Marathon pour tous qui aura lieu le 10 août 2024 à Paris. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

F.R : C’était un honneur immense et une grande fierté de porter la flamme olympique. C’était un rêve d’enfant. Je me retrouve complètement dans ces valeurs de solidarité et de dépassement de soi. En tant que sportif et officiel d’arbitrage depuis 22 ans, j’essaie de mettre en œuvre au quotidien ces valeurs dans ma vie sportive mais aussi professionnelle et personnelle. Concernant le Marathon pour tous, c’est une chance extraordinaire. Un super défi à relever. J’ai commencé à courir pendant la période du Covid, et j’ai réalisé mon premier semi-marathon il y a deux ans. Cette activité est pour moi une épreuve de partage et un dépassement de soi incroyables. Cela me donne encore plus envie de partager cette expérience unique.

* Union nationale du sport scolaire