Grand Est : une région transfrontalière à multiples visages
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Paysages, productions agricoles et forestières, richesse des dynamiques transfrontalières, complémentarité des terroirs locaux avec des industries de notoriété mondiale, recherche d’équilibre entre activités humaines et expression de la biodiversité, mais surtout engagement des femmes et des hommes... Présentation des multiples visages de la région Grand Est.
Poids lourd de la production céréalière en Europe, mais aussi pour ses industries agroalimentaires, voilà l’un des visages de la région Grand Est, vu de la plaine champenoise ou alsacienne. Plaines, côtes et plateaux hébergent également des forêts variées, certaines très anciennes (dont celles du parc national des forêts de Champagne et Bourgogne), domaine du hêtre et des chênes, riches en biodiversité spécifique avec des arbres à 95% indigènes, produisant une ressource renouvelable. De manière plus confidentielle, quelques espèces d’arbres fruitiers y marquent la personnalité du territoire : mirabelles et quetsches notamment.
Petite montée en altitude : depuis la montagne de Reims et sur les collines sous-vosgiennes, des vignes à perte de vue dans lesquelles 1/3 des salariés agricoles régionaux forgent les 7 cépages alsaciens et ce vin pétillant mondialement reconnus. L’ascension n’est pas terminée, prenons ce chemin à travers forêts et prairies : nous nous trouvons maintenant sur le massif vosgien (culminant à 1 424 m) planté d’une ressource abondante de bois certifié et issu de forêts majoritairement publiques, engendrant des emplois locaux dans le secteur forêt bois, contribuant au stockage du carbone, la protection de l’eau, des sols et un décloisonnement des espaces de montagne.
Quant à la présence des prairies, elles permettent le maintien d’un équilibre entre milieux naturels d’exception (2 parcs naturels régionaux sur le massif), terroir et tissu économique : chèvres de Lorraine et vaches vosgiennes peuvent y être rencontrées et le très reconnu munster y être dégusté.
Enfin, vu des sommets, on peut apercevoir toutes ces vallées (Moselle sauvage, lacs et étangs de Champagne-Ardenne, « rieds » alsaciens) préservées en herbe et réservoirs de biodiversité grâce à la présence des élevages bovins ou caprins (785 000 hectares de surfaces toujours en herbe) et à la contractualisation de mesures agro-environnementales (préservation des habitats et espèces d’intérêt communautaire : Milan royal, Râles du genêts, papillons, etc.).
Et si on regardait plus à l’est que le Grand Est ? Quatre frontières européennes se dessinent, et autant de partenariats et d’échanges à nouer, au travers notamment des instances de la Grande Région et de la Conférence du Rhin Supérieur avec lesquelles se montent des projets dits Inter-reg, financés au niveau européen : bien-être et santé animale, compétitivité ou bien formation (43 établissements sont concernés pour la région).
Un produit, un lycée agricole, une forêt, un événement, une initiative...
Retrouvez ci-dessous les spécificités de la région avec, au choix :
La saveur douce et sucrée du lentillon de Champagne
Autrefois présent dans les cultures champenoises, le lentillon de Champagne est un de ces légumes oubliés qui reviennent au goût du jour. Grâce à sa saveur douce et sucrée, qui lui vient de la nature du sol calcaire, il entre dans la composition de recettes élaborées par les chefs de restaurants parmi les plus renommés de la région.
Le musée du Louvre en possèderait trois exemplaires non cuits, provenant de tombeaux égyptiens. Ils sont très proches de la variété cultivée dans le nord et l’est de la France, dénommée « Lentille rouge », « Lentillon », « Lentille de la reine » ou « Lentille de printemps ».
Sa production a été relancée par un agriculteur qui, dans les années 80, a découvert quelques sacs de ces précieuses graines dans un grenier. Ne nécessitant pas ou peu d'intrants, le lentillon se sème en octobre en association avec du seigle, qui lui sert de tuteur. Il est récolté avec le seigle fin juillet, avec un rendement moyen de 1 t/ha.
Une CUMA a été créée en 2012 afin de réaliser le triage de la production.
En novembre 2017, le Syndicat régional des Producteurs des Lentillons de la Champagne, a été reconnu en tant que GIEE pour une durée de 9 ans au titre du projet « Accompagner un groupe d’agriculteur vers une meilleure performance agro-écologique par le développement d’une filière territorialisée Lentillons de la Champagne Légumes secs ».
Actuellement le lentillon de Champagne est produit sur environ 120 ha par une quinzaine de producteurs à majorité bios.
Les objectifs de ces producteurs sont l’obtention d’une IGP sur la zone Champagne crayeuse de plusieurs départements, Aisne, Ardennes, Aube, Haute-Marne, Yonne, ainsi que le développement d’un mode de commercialisation groupée afin de répondre de façon plus régulière à une demande en hausse.
La très forte variabilité des rendements est toutefois un frein à la culture de la lentille en général, et des efforts accrus en matière de recherche variétale pourraient être l’une des solutions.
L’Enseignement Public Agricole en Alsace, le goût de l’innovation
Les établissements de l’enseignement agricole portent des politiques publiques d’éducation et de formation mais aussi un rapport aux produits agricoles et à l’alimentation qui en sont son ADN. C’est ainsi que dans les établissements d’enseignement agricole d’Obernai, d’Erstein, de Rouffach ou de Wintzenheim, vous trouverez une offre de diplômes de formation générale, technologiques ou professionnelle riches et adaptée à leurs territoires. Ces formations préparent des jeunes et des moins jeunes à moult métiers et secteurs professionnels comme l’agriculture, la viticulture, le paysage, la qualité, la gestion de l’eau, les métiers du conseil et de la vente, le service à la personne, l’animation des territoires, … et ce, de la 4° au BTSA voire licence professionnelle.
Ces formations s’appuient pour cela sur des supports professionnels souvent portés par des exploitations agricoles intégrées aux établissements et productrices de produits territoriaux comme l’excellente production viticole du domaine de Rouffach, de bière à Obernai ou encore de produits alimentaires bio ou non comme les légumes, les fruits ou encore les volailles que vous pouvez commander.
N’hésitez pas à prendre directement contact avec les établissements pour plus d’informations.
La forêt domaniale de Haye, un poumon vert pour Nancy
Fréquentée par environ 1,5 million de visiteurs par an, venus pour ses loisirs, ses larges allées pédestres, cyclables ou équines, la forêt domaniale de Haye, sur 6 400 hectares de hêtraie majoritaire, constitue un véritable poumon vert pour les habitants de Nancy. Mais pas que… Qu’y a-t-il à l’ombre du feuillage ?
- une forêt historique : elle conserve les traces d'anciennes exploitations de fer et d’un vaste parcellaire gallo-romain ;
- une forêt pédagogique : longtemps « forêt école » de l’école forestière de Nancy, elle abrite les plus vieilles placettes d’études sur la sylviculture (1882) ;
- une forêt expérimentale : le tiers de la forêt, ravagé par la tempête Lothar en 1999, a été reconstitué en intégrant la stabilité des peuplements face aux aléas climatiques. C’est ici qu’a été créée une réserve biologique intégrale dédiée à la conservation et à l'étude de la dynamique naturelle. Le projet « Des hommes et des arbres, les racines de demain » vient renforcer cette démarche : Il est lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt de l’action « Territoires d’innovation de grande ambition (TIGA) » du Programme d’investissements d’avenir, porté par la Métropole du Grand Nancy et la Communauté de Communes d'Epinal, alliant haut niveau d’innovation et écosystème territorial ;
- une forêt d’exploitation : un tiers des peuplements est concerné par les coupes. La révision du plan de gestion sur 20 ans est en cours ;
- une forêt péri-urbaine : la forêt a obtenu fin 2018 son classement en forêt de protection contre les pressions de l’urbanisation.
La coopération transfrontalière, un atout pour le secteur agricole du Grand Est
En Grand Est, les acteurs du monde agricole et forestier, des organisations professionnelles et filières aux administrations, en passant par les ONG et les établissements de formation, travaillent étroitement avec les pays frontaliers pour répondre à des problématiques qui dépassent les frontières et créer des synergies entre les territoires voisins.
De nombreux travaux collectif sont initiés au sein des instances de coopération transfrontalière que sont la Conférence du Rhin supérieur (tenue par l’Allemagne, la Suisse et la France) et la Grande Région (qui associe Luxembourg, Belgique, Allemagne et France) ou au travers de projets Interreg.
Ce cadre institutionnel permet de traiter des sujets aussi variés que l’adaptation de l’agriculture et de la sylviculture au changement climatique, les effets de frontières de la mise en œuvre de la PAC ou des réglementations européennes et nationales, l’évolution des pratiques agronomiques et la réduction de l’emploi de produit phytosanitaire, la gestion des crises sanitaires touchant les animaux et les végétaux, la formation agricole transfrontalière, la production alimentaire locale et en circuit court.
Ces travaux apportent des solutions partagées et parfois transfrontalières aux territoires et aux acteurs des filières agricoles et forestières comme par exemple des formations transfrontalières ou des échanges de pratiques entre agriculteurs de plusieurs pays.
La région Grand Est en chiffres
- 46 000 exploitations agricoles, SAU de 3,06 millions d’hectares ;
- environ 100 000 actifs permanents en exploitations agricoles ;
- 2 millions d’hectares de forêt (34% du territoire) majoritairement feuillus ;
- environ 50 000 emplois dans la filière forêt-bois dans près de 10 000 entreprises ;
- 9 000 élèves et 5 000 apprentis en enseignement agricole ;
- 10 départements pour 10 millions de tonnes de céréales produites : 1er rang des régions céréalières françaises.
Retrouvez le site de la Direction régionale de la région Grand Est
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