Florian Tournier, éleveur de Limousines déterminé
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Florian Tournier, âgé de 37 ans, est installé en élevage bovin allaitant depuis 2004 à Bazelat (Creuse). Depuis sa participation à la saison 2020 de l’émission « L’amour est dans le pré » diffusée sur M6, il médiatise son quotidien sur les réseaux sociaux et échange notamment des conseils sur les adaptations qu’il a réalisées sur son exploitation, suite à l’accident qui l’a rendu paraplégique.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La liberté, être en extérieur… Après mon bac professionnel au lycée agricole d’Ahun (Creuse), j’ai monté ma propre exploitation à 21 ans. Chaque jour, mon emploi du temps change, je suis seul à en décider, étant donné que je suis chef d’exploitation. Depuis tout petit, je savais que je voulais devenir agriculteur.
Quant à l’élevage, c’est une passion familiale. Mon grand-père, mon père, mon frère… La Limousine, c’est une longue histoire. Cette race rustique est très bien adaptée à notre région, j’y suis très attaché. Mon troupeau de 75 vaches mères est en extérieur durant toute l’année, elles peuvent ainsi profiter des 120 hectares de parcelles et apprécier le grand air. Les Limousines ont de bonnes capacités de vêlage, la saison vient d’ailleurs de commencer. Ce sont des vaches assez autonomes, je m’assure que tout se déroule bien pour elles et leurs veaux.
Quels aménagements ont été apportés sur votre exploitation depuis l'accident ?
En 2010, j’ai été victime d’un accident du travail. Une chute d’arbre m’a rendu paraplégique. Malgré cela, j’ai rapidement voulu retourner sur mon exploitation, après de longs mois en centre de rééducation.
Il m’a alors fallu tout réapprendre. Quand on naît, on apprend à marcher. Moi, il m’a fallu apprendre à rouler après mon accident.
J’ai d’abord acheté un système d’adaptation pour pouvoir monter de manière autonome dans mon tracteur. En 2017, j’ai acquis un nouveau tracteur. Comme je suis très bricoleur, je l’ai totalement adapté moi-même. Il est d’ailleurs plus facile d’utilisation que l’autre car mon ouvrier agricole peut le conduire sans que l’on ne doive tout remodifier. Depuis, de nombreux agriculteurs sont venus sur mon exploitation pour me demander des conseils.
En tant qu'éleveur, il était primordial pour moi de pouvoir aller auprès de mes bêtes plusieurs fois par jour : j’ai fait adapter mon quad et acheté une trentaine de barrières électriques. Grâce à ce système, je peux accéder plus facilement aux parcelles.
Quand on est en situation de handicap, on met deux fois plus de temps pour effectuer certaines tâches. Mais le plus important, c’est l’envie, la motivation.
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