10 décembre 2013 Info +

Emploi d'avenir: Florent Zicola, le bonheur est dans la vigne

Initié par le gouvernement en 2012, le dispositif des emplois d’avenir permet aux jeunes peu ou non diplômés de s’insérer dans le monde du travail. Une opportunité qu’a saisie Florent Zicola, jeune tractoriste dans les vignes du domaine Joseph Drouhin à Beaune, en Bourgogne.

Pizzaïolo, travail à l’usine, petits boulots d’intérims... À 21 ans, Florent Zicola a touché un peu à tout avant de décrocher son premier contrat dans la viticulture grâce au dispositif des emplois d’avenir proposé par sa mission locale. Depuis le 18 février 2013, il travaille pour le domaine viticole Joseph Drouhin, à Beaune.

C’est sur ces 73 hectares de terres d’un domaine centenaire produisant des crus célèbres, comme le Clos de Vougeot ou le Montrachet Marquis de Laguiche, qu’il apprend jour après jour le métier de tractoriste en viticulture. Pour Philippe Drouhin, propriétaire du domaine, le dispositif des emplois d’avenir a été déterminant dans l’embauche de Florent.

« Sans ce type de contrat, nous aurions choisi quelqu’un avec les qualifications requises », déclare-t-il dans ses vignes, en pleine période de vendanges. Conscient de cette chance et de l’importance de « ne pas s’arrêter » en si bon chemin, Florent considère ce dispositif comme « une bonne chose pour les jeunes qui n’ont pas d’expérience précise ». Cela lui permet d’apprendre un travail et d’acquérir des compétences dans la viticulture.

« La motivation compte plus que l’expérience »

Fabien Fayette, chef de culture et tuteur de Florent au domaine, voit d’un bon œil l’arrivée d’un jeune peu qualifié. À ses yeux, l’avantage est de « le former dans la mentalité de l’équipe » et d’éviter de se retrouver face à des personnes trop sûres d’elles du fait de leurs expériences passées. Ici, « la motivation compte plus que l’expérience ». Même son de cloche chez Philippe Drouhin, qui estime que les emplois d’avenir permettent « de rendre quelqu’un compétent ». Cette « facilité d’apprentissage » et cette autonomie que lui reconnaissent ses chefs est aussi le résultat de formations prévues dans le dispositif. Après avoir obtenu le certiphyto [1], il lui reste encore deux formations à suivre avant la fin de l’année : la première sur la taille des vignes, l’autre sur la conduite d’engins agricoles.

Après quelques années d’incertitudes professionnelles, ce jeune homme espère que cette expérience lui permettra « d’être prêt pour le futur » et que son avenir se fera sur le domaine viticole des Drouhin, même si ce n’est pas facile tous les jours. « Il faut être concentré tout le temps et bien régler ses outils, affirme-t-il, nous produisons quelque chose d’exceptionnel, ce n’est pas rien. » Posé et consciencieux dans son travail, il possède les qualités requises à la conduite d’engins en milieu viticole où il est nécessaire de « suivre les rangs de vigne et d’avoir une certaine maîtrise de soi ». Pour son employeur, il n’y a aucun doute que ce « contrat débouche sur un travail à long terme » à l’issue de ses trois ans passés dans les vignes.

Un emploi d’avenir, qu’est-ce que c’est ?

Le dispositif des emplois d’avenir, lancé en octobre 2012, concerne les jeunes âgés de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés. Il vise à leur offrir une première expérience, ainsi qu’une perspective d’emploi sur le long terme. Pour ce faire, il repose sur un fort engagement des employeurs, grâce à la mise en place de tutorats et de formations.

Quelle aide ?
L’État s’engage à verser à l’employeur une aide à hauteur de 75 %du Smic (sauf pour le secteur marchand où l’aide est de 35 % ), pendant trois ans.

Quel bilan ?
La barre des 75 000 emplois d’avenir a été franchie fin octobre 2013, l’objectif étant d’atteindre les 150 000 contrats en 2014.


[1] Certificat d’aptitude pour les professionnels utilisant des produits phytosanitaires, obligatoire à partir d’octobre 2014 pour les agriculteurs et les salariés agricoles.

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