Élaboration du schéma directeur pour la restauration et la valorisation du Potager du Roi
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Le CGAAER a été chargé d’accompagner l’École nationale supérieure de paysage pour l’élaboration du schéma directeur pour la restauration et la valorisation du Potager du Roi.
Arnaud Dubois Fresney Rapport de mission de conseil n°20054
Mars 2021
Mots-clés : Potager du Roi, enseignement supérieur agricole, patrimoine naturel, jardin
Enjeux
Voulu par Louis XIV pour en faire un exemple de jardin productif durant trois siècles et demi, le Potager du Roi a eu des objectifs multiples d’enseignement, d’innovation et recherche, de production et de jardin patrimonial qui en font un monument agronomique vivant d’exception.
Depuis 1995, l’École nationale supérieure de paysage (ENSP) sous tutelle du ministère, est en charge de la conservation, de la gestion et de la valorisation du Potager du Roi, classé monument historique depuis 1926 et jardin remarquable depuis 2005.
L’ENSP a initié courant 2020 un schéma directeur pour la restauration et la valorisation du Potager du Roi. La mission du CGAAER est intervenue pour comprendre, analyser l’état du Potager du Roi et accompagner le projet de l’ENSP dans le contexte politique, scientifique, agronomique et culturel qui le caractérise.
Méthodologie
Les travaux se sont déroulés en trois phases.
D’abord, plusieurs visites du site ont été réalisées en présence de spécialistes indépendants en agronomie et en conservation de jardin historique.
Ensuite, la mission a pris connaissance des travaux ou études déjà réalisés et a rencontré plus de cinquante parties prenantes : membres de l’établissement, ministères, préfet, élus locaux, collectivités locales, acteurs socio-économiques, mécènes... Une fois le diagnostic établi, la mise en perspective des enseignements tirés des deux phases précédentes a été conduite avec le comité de pilotage du schéma directeur mis en place par l’ENSP et la DGER.
Résumé
Après deux restaurations centennales, le Potager du Roi n’a pas connu de travaux importants depuis la fin du XIXème siècle. Il a adopté, au début du XXIème siècle, des pratiques agro-écologiques rendues indispensables par la loi Labbé (2017).
Ceci explique l’apparence du jardin qui peut déconcerter les visiteurs du fait de l’état de vieillissement de certains arbres fruitiers, des structures maçonnées mais aussi de l’état des parcelles cultivées et des circulations. Toutefois le Potager parvient à assurer ses multiples objectifs de formation, d’innovation, de production et d’ouverture aux différents publics.
La mission formule sept recommandations visant à accompagner la finalisation et le déploiement du schéma directeur. Ce schéma directeur devra établir un projet chronologique des travaux immobiliers comme de ceux relevant du végétal. Une priorisation sectorielle et spatiale est proposée de manière à faire face aux objectifs multifonctionnels assignés. Au plan agronomique, ce schéma pourrait formaliser une approche systémique, conceptuelle et opérationnelle, de la gestion pluriannuelle du Potager et de ses différentes productions légumières et fruitières. Celles-ci, optimisées, pourraient faire l’objet d’une approche de marketing revisitée, tout comme l’accueil du public qui est à aborder avec un regard externe complémentaire à celui de l’ENSP.
Pour mener à bien ce schéma directeur, qui devra être associé à un plan de financement porté tant par des financeurs diversifiés que par le ministère, la mission recommande une assistance à maîtrise d’ouvrage externalisée pour assurer la restauration dans son ensemble. Il appartient à l’ENSP et à sa tutelle de définir une approche-projet globale, apte à renforcer l’image et la notoriété de ce monument historique agronomique, symbolique pour le ministère chargé de l’agriculture.