Développement de la promotion sociale entre l’enseignement technique agricole et l’enseignement supérieur agricole long
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Le CGAAER a été chargé d’étudier comment resserrer les liens entre l’enseignement technique agricole et l’enseignement supérieur long dans une dynamique de promotion sociale.
Rapport de mission de conseil n° 17046
Janvier 2019
Mots-clés : enseignement supérieur agricole long, enseignement technique agricole, ingénieur, vétérinaire, politique sociale
Enjeux
La promotion sociale des jeunes est une caractéristique reconnue et un objectif important pour l'enseignement agricole. Mais les poursuites d'études des apprenants issus de l'enseignement technique agricole dans l'enseignement agricole supérieur long (écoles d’agronomie et vétérinaires) sont peu nombreuses.
Le CGAAER a été chargé d’analyser la situation actuelle au regard notamment de la diversification des voies d’accès aux écoles, d'identifier les freins à la poursuite d'études dans l'enseignement agricole supérieur long et de faire des propositions pour resserrer les liens entre les deux composantes de l'enseignement agricole dans une dynamique de promotion sociale.
Méthodologie
La mission a recueilli les données statistiques disponibles auprès de la DGER et du Service des concours agronomiques et vétérinaires.
Des entretiens ont été conduits avec plusieurs directeurs d’établissement du supérieur agricole, avec un chef de département de l’ONISEP, avec des directeurs et directeurs-adjoints d’EPLEFPA, avec des enseignants, tant de CPGE que de terminale ou BTSA, enfin avec des élèves et étudiants de ces classes. Parallèlement, un questionnaire d’enquête a été envoyé aux directions des établissements privés d’enseignement supérieur sous contrat avec le ministère en charge de l’agriculture.
Résumé
La mission a pu constater qu’à taux identique, voire supérieur, de réussite à l'examen du baccalauréat, les apprenants issus de l’enseignement agricole, quelle que soit la filière suivie, sont plus volontiers attirés par l'enseignement supérieur court que leurs homologues de l’Éducation nationale et privilégient davantage les formations par la voie de l’apprentissage.
Les classes préparatoires aux grandes écoles, en post baccalauréat comme en post bac + 2, n’attirent que peu de bacheliers issus de l’enseignement agricole, y compris quand elles leur sont plus spécifiquement destinées comme la classe préparatoire au concours A-TB.
La sélection à l’entrée en classes préparatoires joue en défaveur des bacheliers issus de l’enseignement agricole, y compris quand les classes préparatoires se situent dans un LEGTA. Malgré la diversification des concours, l’accès des bacheliers ou des étudiants issus de l’enseignement agricole aux écoles agronomiques et vétérinaires reste très minoritaire. Seul le concours par la voie apprentissage, créé en 2015, offre de réelles opportunités d’intégration aux élèves de l’enseignement agricole.
Des entretiens qu’elle a conduits auprès des élèves et étudiants de BTSA, la mission a retenu que les filières, mais surtout les métiers auxquels préparent l’enseignement agricole supérieur, sont mal connus, voire méconnus. Cela peut avoir diverses conséquences, telles que le refus de suivre certains cursus par méconnaissance réelle des métiers préparés, ou a contrario la déception ou la désillusion lors d'études poursuivies dans des domaines qui ont pu être idéalisés, voire encore l'autocensure pour la poursuite d'études supérieures longues. Les enseignants et les personnels dédiés à l’orientation reconnaissent ne pas toujours disposer d’une information suffisante et n’avoir que peu ou, pour certains, pas du tout de lien avec les établissements et les enseignants du supérieur agricole long.
Au terme de ces constats, la mission a établi sept recommandations visant à résorber le grave déficit d’information sur les métiers, à améliorer l’orientation elle-même et à réviser le fonctionnement des concours de recrutement d’étudiants dans les écoles. Le développement de partenariats entre établissements de l’enseignement technique et de l’enseignement supérieur, encouragé par les DRAAF et inscrit dans les projets d’établissement des établissements d’enseignement supérieur, est une piste privilégiée.