Christian Hubert, agriculteur dans les Yvelines.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr

14 septembre 2023 Info +

Des légumineuses au service du dynamisme territorial

Déterminé à participer à la transformation du territoire, Christian Hubert a su saisir l'opportunité de faire évoluer son exploitation située dans les Yvelines, en Île-de-France. Il a fédéré autour de son projet une trentaine de producteurs. Une dynamique collective qui a permis la structuration d’une filière de production de légumineuses.

Après avoir travaillé à la fois en tant qu’informaticien et agriculteur durant une dizaine d’années, Christian Hubert a rejoint l’exploitation de ses parents, agriculteurs en grandes cultures céréalières, en 2010. C’est en 2018 qu’il a entrepris de développer la production de légumineuses, les sols des Yvelines – en particulier ceux de la plaine de Versailles – étant propices à ce type de culture.

Les débuts sont difficiles, il peine à trouver des débouchés. C’est à la suite d’une rencontre avec Sodexo, entreprise de restauration collective, qu’il trouve de premiers acheteurs. Il noue alors un partenariat avec le Conseil général des Yvelines afin de fournir les cantines des collèges du département. Il rassemble ainsi une trentaine de producteurs locaux à travers l’association Plaine de Versailles. « On se rencontre entre exploitants, on échange des idées. Les agriculteurs avaient cette envie de faire évoluer leurs cultures, mais il n’y avait pas de débouchés connus », explique-t-il. Cette dynamique collective permet de produire assez de légumes secs, comme les lentilles et les pois cassés, pour fournir les collectivités. Cette collaboration a permis de garantir des débouchés stables et rentables pour les producteurs locaux.

Un virage aux nombreux avantages

Les avantages de cette transition agricole sont multiples. Tout d’abord, « l'investissement matériel nécessaire est moindre, car certains outils – utilisés pour la culture des lentilles, par exemple – sont les mêmes que ceux indispensables à la culture du blé ou du colza ». De plus, les légumineuses présentent des propriétés vertueuses pour l'environnement, en raison notamment de leur capacité à fixer l'azote de l’air dans le sol grâce à leurs nodosités – des nodules situés sur les racines des plantes. Cela permet de réduire l’utilisation d’intrants chimiques, car l’azote libéré bénéficie aux cultures situées à proximité ainsi qu’aux cultures suivantes. Ces nouvelles productions s’intègrent parfaitement dans la stratégie de Christian Hubert, engagé en agriculture de conservation des sols. « C’était une volonté personnelle d’introduire de nouvelles cultures, d’allonger les rotations, et de réduire l’utilisation d’intrants. C’est super au niveau agronomique. Cela me permet aussi d’avoir des cultures de printemps ». De plus, « la légumineuse est une plante rustique, elle est moins sujette aux maladies ».

Une activité en constante évolution

Porté par la demande croissante des consommateurs, le développement des circuits courts, mais aussi sa volonté personnelle, Christian Hubert a développé progressivement son activité. Au départ, le tri et l’ensachage étaient sous-traités, ce qui n’est plus le cas désormais. Seule la partie nettoyage est encore effectuée par une autre entreprise. En plus de la vente en ligne sur son site internet, il s’est associé avec des boutiques de vente à la ferme et une chaîne de magasins. Il a également pu embaucher deux personnes dont une à temps plein pour la partie ensachage et préparation de commandes. Ses objectifs pour les mois à venir ? « Je souhaite reprendre toute la chaîne de production et développer le circuit de distribution. Nous avons également lancé une nouvelle gamme de produits pour l’apéritif : nos craquants ».

De l’informatique… à la reprise de la ferme familiale

D’informaticien à agriculteur, il n’y qu’un pas, franchi par Christian Hubert en 2010 lorsqu’il a rejoint l’exploitation familiale. Abandonnant certaines pratiques conventionnelles, il a transformé la ferme pour aller vers des méthodes plus respectueuses de l’environnement. Un changement difficile à accepter au début pour ses parents. « Cela a été très compliqué pour eux, mais j’ai fait évoluer les pratiques en douceur ». Malgré leurs divergences, ces nouvelles pratiques ont porté leurs fruits. « Ils ont finalement vu que ces changements n’affectaient pas la production. Nous avons baissé la consommation de certains produits comme le fioul, ce qui est plus économique. Tout se passe bien et, avec le recul, ils sont très contents de ce changement. »

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Christian Hubert, agriculteur dans les Yvelines.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr
Culture de lentilles dans les Yvelines.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr
Culture de lentilles dans les Yvelines.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr
Échantillon de différents pois.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr
Christian Hubert, agriculteur dans les Yvelines.
Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr

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