Des arbres, des bois et des forêts : le patrimoine vert du ministère
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Lorsqu’on dit « patrimoine », on pense en général à des bâtiments, des constructions, de la pierre. Du solide, du classique. Parfois au patrimoine immatériel de l’Humanité, reconnu par l’UNESCO, qui distingua ainsi en 2010 le « repas gastronomique des Français ». On pense moins spontanément aux forêts domaniales de l’État, entretenues et gérées par l’ONF. Allez, venez et promenons-nous dans les bois, histoire d’en savoir un peu plus...
Hé oui, ces arbres immenses que nous admirons, ces longues forêts que nous traversons, et aussi les landes, les dunes, les zones montagneuses qui nous ravissent lors de nos vacances, tous ces espaces ont un propriétaire : l’État, les collectivités, ou les particuliers. Forêt domaniale, des collectivités ou forêt privée, donc. Avec des modes d’entretien, d’exploitation et d’accueil du public bien différents.
Et si le temps est largement révolu où un écureuil pouvait, dit-on, à l’époque des Gaulois, effectuer un tour de France complet en sautant d’arbre en arbre, la forêt continue d’occuper une belle proportion de la surface nationale.
Elle représente 16,5 millions d’hectares en métropole, soit 30% du territoire, dont environ 3/4 de forêts privées et 1/4 de forêts publiques. Les trois départements métropolitains les plus boisés sont les Landes, le Var et les Vosges. On compte 8 millions d’hectares de forêts tropicales dans les départements d’outre-mer, dont 98 % dans la seule Guyane.
Au regard des autres pays de l'UE, la France dispose avec les départements d'outre-mer de la deuxième position pour sa surface forestière : après la Suède, mais devant la Finlande, deux pays connus pour la densité de leurs espaces boisés. 10 % de la surface boisée de l’Union Européenne est en France métropolitaine. L’auriez-vous pensé ?
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr La forêt, espace de biodiversité, d’emploi et de loisir
La surface des forêts métropolitaines a beaucoup évolué au fil du temps : elle a diminué pendant 2000 ans jusqu'au milieu du XIXème siècle (8 millions d'ha), avant de doubler sa surface de 1850 à nos jours. Chaque année, 70 millions d’arbres sont plantés en France, soit... 2 arbres par seconde ! Production de bois (et donc d’emploi et de valeur ajoutée), biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique, contre l’érosion, protection des captages d’eau…Elle assure des rôles multiples.
Parlons d’abord d’économie : la forêt, ce n’est pas seulement des arbres majestueux et des oiseaux pour y chanter. Elle est aussi créatrice d’emploi et constitue un vrai secteur économique. De la récolte du bois à sa transformation, aux artisans et entreprises de bâtiment qui utilisent ce matériau, la forêt propose une large palette de métiers et participe au maintien d’activités en zone rurale.
Les entreprises de la transformation du bois emploient environ 300 000 personnes. Si l’on ajoute les artisans et les entreprises du bâtiment, la filière forêt-bois génère environ 440.000 emplois (directs et indirects) et un chiffre d’affaires de 60 Mds d’euros, même si sa balance commerciale est déficitaire de 6 Mds d’euros.
Parlons également de biodiversité. Simplement quelques chiffres, qui se suffisent à eux-mêmes :
Il existe 2700 espèces d’arbres dans les forêts françaises dont 136 espèces d’arbres en France métropolitaine et 1 712 dans la forêt guyanaise.
La forêt française abrite 72% des espèces de la flore française, mais aussi 73 espèces de mammifères, et 120 espèces d’oiseaux.
Les 2/3 de la forêt sont composés de feuillus, c’est-à-dire d’arbres produisant des feuilles bien développées, caduques, par opposition aux conifères ou résineux dont la forme des feuilles est réduite à des aiguilles, et qui, eux, demeurent toujours verts.
La forêt guyanaise, partie du grand massif amazonien, compte à elle seule 7 à 10 000 espèces végétales, 1 200 espèces de vertébrés dont 685 espèces d’oiseaux, 400 000 espèces d’insectes, soit entre 10 et 20 % du nombre d’espèces d’insectes inventoriées dans le monde.
15% des forêts bénéficient du statut d’aires protégées.
Mais avant tout, la forêt reste associée à une image de loisirs pour la plupart d’entre nous. Elle est un lieu privilégié de détente, de promenade, de randonnées, de tourisme et de découverte de la faune, de la flore et des paysages. Là encore, quelques chiffres qui donnent une idée de l’ampleur de ce rôle et des multiples possibilités qu’elle offre : 8 000 km pistes cyclables, 11 000 km de sentiers de randonnées, 500 km de pistes de ski de fond, 9 000 km de pistes cavalières, 700 aires d’accueil du public...
Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr L’ONF, gardien et gestionnaire de ce patrimoine
Un patrimoine, ça s’entretient, ça se préserve, ça se développe. Ce rôle très complet a été dévolu à l’ONF, l’Office national des forêts. Gestionnaire unique des forêts publiques, établissement public à caractère industriel et commercial doté de missions de service public et d’activités concurrentielles, l’ONF est un des acteurs majeurs du développement durable en France.
Sa mission principale est donc d’assurer la gestion des forêts publiques qui regroupent 1 300 forêts domaniales (appartenant à l’État) et 15 600 forêts de collectivités, soit 25 % de la forêt française. Les territoires confiés à l’office couvrent plus de 10 millions d’hectares (4,7 millions d’hectares en métropole et 6 millions en outre-mer) dont un demi-million d’hectares d’espaces non forestiers : dunes, landes, zones de montagne...
Il est placé sous la double tutelle du ministère de l’agriculture et de celui de l’écologie, avec une autonomie administrative et financière. L’établissement compte plus de 9000 agents (2/3 de fonctionnaires, 1/3 de contractuels) et conduit son action dans le cadre d’un contrat d’objectifs et de performance signé tous les cinq ans avec l’État. Le dernier en date concerne la période 2016-2020. À l’image des missions et des actions qu’il conduit, l’ONF dispose de ressources diversifiées : vente de bois, travaux et services, garderie des forêts, contributions publiques, chasse et concessions.
Il s’agit d’une gestion dite multifonctionnelle : les espaces forestiers ne sont pas spécialisés en fonction d’un usage précis, mais doivent permettre simultanément la production de bois, la protection de l’environnement et l’accueil du public.
L’ONF assure également des missions d’intérêt général à la demande de l’État, notamment en matière de prévention des risques naturels (défense des forêts contre l’incendie, restauration des terrains en montagne, stabilisation des dunes littorales) et pour la conservation des ressources génétiques forestières. Enfin, par l’intermédiaire de filiales, l’ONF est présent à l’international et a pris une part active dans le développement de la filière bois énergie.
Poserons-nous désormais un autre regard sur ces espaces lorsque nous les parcourrons ? De la forêt de Fontainebleau aux dunes de la côte aquitaine, du massif de l’Estérel à la forêt de Tronçais, nous circulons à travers le patrimoine vert du ministère. Des merveilles que l’État a à cœur de valoriser, de protéger et d’offrir à tous.
Le site de l’ONF
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