Déconfinement : (re)découvrir la forêt, un espace refuge pour la biodiversité
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Pendant le confinement, la forêt a repris ses droits. Les animaux ont colonisé de nouveaux espaces, notamment des sentiers parfois empruntés par des centaines de personnes. L’Office national des forêts (ONF) invite le visiteur à cohabiter avec cette biodiversité, un enjeu essentiel pour préserver durablement cet écosystème fragile.
« On voyait des espèces dans des endroits que l'on n’imaginait même pas. Les mammifères et les oiseaux ont adopté un comportement différent, notamment pour couver leurs petits, car la période de reproduction arrivait en plein confinement. Certains engoulevents (oiseau migrateur du Sahara) et leurs oisillons étaient à la vue de tous, tout comme des chevrettes, femelles du chevreuil, et leurs faons », explique Laurent Tillon, chargé de mission biodiversité pour l’ONF.
Ces animaux habituellement peu visibles ont besoin de tranquillité et évitent au maximum la présence de l’Homme. Avec le confinement, ils sont devenus moins méfiants et plus facilement observables.
Un moment inédit d’observation
« Cette période nous a permis d’observer ce que la nature ferait sans la présence de l'Homme. Nous avons remarqué que les oiseaux chantaient plus ou que les amphibiens avaient une meilleure reproduction. Cela nous motive à poursuivre les efforts en termes de protection de la biodiversité et de sensibilisation du public », indique Laurent Tillon.
Au quotidien, l’ONF réalise sur l’ensemble du territoire des suivis écologiques à travers six réseaux spécialisés : avifaune, mycologie, habitat-flore, mammifère, entomologie (insectes), herpétofaune (reptiles et amphibiens). Ce travail des naturalistes forestiers est crucial pour comprendre et protéger efficacement la biodiversité.
La biodiversité, au cœur des préoccupations de l’ONF
L’ONF mène en parallèle un certain nombre d’actions en faveur de la biodiversité, notamment laisser le « bois mort » en forêt. « Un arbre mort peut être vu comme le signe d’un mauvais entretien. C’est tout le contraire ! Il abrite des milliers de plantes, champignons, insectes et petits rongeurs indispensables à la vie. C’est un véritable écosystème à lui seul qui alimente toute une chaîne alimentaire », décrit Laurent Tillon.
D’autres arbres (bien vivants) et habitats aux qualités remarquables sont également préservés, comme les mares, notamment au sein du réseau de réserves biologiques des forêts publiques françaises. « Une bonne gestion forestière doit concilier à la fois la production de bois, l’accueil du public et la préservation de la biodiversité. L’enjeu n’est pas de mettre la nature sous cloche, mais d’apprendre à cohabiter avec une biodiversité riche. Pour cela, je conseille de prendre le temps de s’arrêter, d'observer et d'écouter ce qui se passe, car c’est un bon moyen de se rendre compte de cette richesse écologique qui nous entoure », conclut Laurent Tillon.
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