Comment sortir du glyphosate ?
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Le préfet Pierre-Etienne Bisch a été nommé, le 1er décembre 2018, coordonnateur interministériel du plan de sortie du glyphosate et du plan d'actions sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides. Il préside la task-force mise en place pour coordonner et déployer les actions du plan de sortie du glyphosate.
Afin d'informer le public des travaux en cours et des avancées de ces deux plans, le préfet Bisch établit des synthèses semestrielles :
Un centre de ressources est destiné à rendre accessibles les solutions existantes pour sortir du glyphosate sans avoir recours, à terme, aux alternatives chimiques et favoriser le partage d'informations. Sa mise en œuvre a été réalisée par la Cellule « Recherche-Innovation-Transfert » réunissant l’association de coordination technique agricole (ACTA), l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et l’institut national de la recherche agronomique (Inrae).
Usages et alternatives au glyphosate dans l'agriculture française
Le rapport de Inrae montre que des alternatives au glyphosate existent déjà pour près de 90% des surfaces agricoles.
- Retrouvez le rapport "Usages et alternatives au glyphosate dans l'agriculture française" sur le site de Inrae
- Retrouvez le rapport "Évaluation économique des alternatives en viticulture" sur le site de Inrae
- Retrouvez le rapport "Évaluation économique des alternatives en arboriculture" sur le site de Inrae
- Retrouvez le rapport "Évaluation économique des alternatives en grandes cultures" sur le site de Inrae
Les alternatives
La principale alternative à l’utilisation du glyphosate est la destruction physique par le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol.
Pour les cultures annuelles l’objectif est la destruction d’adventices, de repousses, de couverts intermédiaires ou « permanents » ou bien de prairies temporaires avant implantation d’une culture.
Pour les cultures pérennes (arboriculture et viticulture notamment), l’enjeu majeur est la maîtrise de la végétation sous le rang, car elle peut entraîner une concurrence hydrique ou azotée excessive.
Des outils existent actuellement qui permettent dans un grand nombre de situations une gestion physique des adventices, que ce soit en cultures pérennes (grande diversité d’outils interceps) ou en cultures annuelles (grande diversité d’outils de travail du sol, avec et sans retournement, à choisir selon le type de sol).
Des progrès en matière de machinisme et de robotisation permettraient d’élargir la gamme des situations dans laquelle l’utilisation de ces alternatives est accessible (exploitations en pente, en sols très caillouteux, très grandes surfaces, etc.).
La maîtrise de la couverture du sol peut contribuer à réduire le renouvellement du stock de graines d’adventices. En cultures annuelles, l’implantation de couverts intermédiaires a fait l’objet d’un grand nombre d’essais et d’observations en exploitations. Elle permet de réduire le nombre d’interventions mécaniques en interculture sans dégrader le salissement de la parcelle. Cette thématique est également travaillée en cultures pérennes, avec des tests de plus en plus innovants (essais de couverts permanents sous le rang).
Accompagner, conseiller et former
Les itinéraires techniques, et les successions de cultures devront changer et vont mobiliser le partage d’expériences, le conseil et la formation :
- L’accompagnement à la conception de nouveaux systèmes de culture et notamment pour la question du glyphosate au choix et à la gestion de cultures intermédiaires et au positionnement du travail du sol et l’entretien des couverts ;
- L’accompagnement vers une réflexion stratégique et tactique pluri-annuelle ;
- La sensibilisation aux alternatives non chimiques et la pédagogie pour enseigner les actions plus techniques et potentiellement plus délicates à mettre en oeuvre ;
- Plus largement, l’animation de collectifs d’agriculteurs à l’agro-écologie à bas niveau de pesticides (action des 30 000). Dans ce cadre, un critère « zéro glyphosate » sera introduit dans les prochaines grilles de sélection des collectifs candidats à l’action des 30 000 (éco-conditionnalité stricte) ;
- Le repérage par les conseillers des agriculteurs non utilisateurs de glyphosate afin de favoriser le partage de leur expérience ;
- Adapter les référentiels de la formation initiale de l’enseignement agricole dans le cadre du plan « Enseigner à produire autrement ».
D’autres exemples d’alternatives sont d’ores et déjà disponibles sur le portail EcophytoPIC ; de l’accompagnement à la réduction d’usage de pesticides, des techniques alternatives efficaces et des expériences réussies d’agriculteurs non utilisateurs de glyphosate. Ces actions sont pour certaines déjà traduites en fiches-actions CEPP.
La « Task Force glyphosate » pilotée par les Ministères chargés de la transition écologique et de l'agriculture, avec l’appui de INRAE, de l’Acta et de l’APCA rendra compte des actions engagées et des progrès accomplis tous les trois mois aux ministres et aux parlementaires.