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DSF / agriculture.gouv.fr

15 juin 2020 Info +

Bombyx disparate : zones de défoliation à prévoir en 2020

Comme il avait été annoncé en avril 2019 (article publié sur le site internet du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : « Bombyx disparate : les pontes hivernales nombreuses annoncent des défoliations sur feuillus en hausse »), une augmentation des dégâts de bombyx disparate a été observée sur plusieurs zones du territoire au cours du printemps 2019 : c’est le grand sud-est de la France qui a été le plus affecté par des défoliations, localement totales.

Aussi, et à l’instar de l’opération menée au cours de l’hiver 2018-2019, une nouvelle campagne de prospection de pontes à l’aide de la « méthode des 5 minutes » a été mise en œuvre au cours de l’hiver 2019-2020. Pour la majorité des points, elle a été couplée à la quantification de l’état des massifs de chêne.

Le protocole « Comptage de pontes de bombyx-5 minutes »

Pour cette nouvelle campagne, les correspondants-observateurs ont utilisé la méthode dite des « 5 minutes ».

Objectif : Établir la répartition spatiale des zones de peuplements avec un niveau de population de bombyx disparate suffisamment important pour être visible. Prévoir le risque de défoliation à l’échelle de la région.

Principe : L’observateur chemine pendant 5 minutes dans un peuplement et compte toutes les pontes qu’il observe sur les tiges, quelle que soit l’essence, sans s'arrêter et sans faire le tour des arbres, en progressant régulièrement. Il ne compte donc que les pontes situées dans son champ visuel. Le cheminement se fait, dans la mesure du possible, selon un parcours rectiligne sans direction préétablie.
Il retient le nombre total de pontes vues au cours de ce parcours et le nombre total d'arbres regardés. Toutes les pontes visiblement intactes au premier coup d’œil, sans passer de temps à vérifier s'il s'agit de pontes récentes ou anciennes, sont retenues.

Ainsi, pour cette campagne 2019-2020, 1715 points ont été observés, en général dans des chênaies.

Sur la carte, le nombre de pontes observées sur les points de comptage a été représenté à l’aide de la méthode IDW (basée sur une pondération par l’inverse de la distance).

Carte de France présentant les lieux de présence du Bombyx disparate

Les zones de forte densité de ponte ont évolué au cours du temps.

Les régions Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire voient les quantités de pontes baisser. L’ouest de l’Occitanie reste fortement concerné par des densités de ponte élevées alors que pour la zone intermédiaire entre l’Occitanie, Auvergne – Rhône Alpes et Provence – Alpes Côte d’Azur, la situation semble plus calme.

La principale évolution concerne le nord de Bourgogne – France Comté et le sud du Grand Est où une vaste zone géographique a révélé la présence de pontes nombreuses.

Le « glissement » de l’ouest à l’est des gradations de bombyx disparate en France est un phénomène assez général : ce fut particulièrement le cas lors de la grande gradation des années 1992-1995. Ces gradations, durant lesquelles les populations culminent à des niveaux importants, durent en général 2 – 3 ans avant de s’effondrer brutalement. Elles se traduisent par des défoliations totales, au moins locales comme ce fut le cas en 2019.

La conjonction d’un climat 2018 et 2019 exceptionnellement chaud et sec et des défoliations de bombyx disparate sur les massifs pourraient générer des processus de dépérissement dans certaines chênaies. Le DSF est organisé pour accompagner les gestionnaires forestiers dans la surveillance de ces phénomènes et la mise en place de processus d’intervention visant à récolter les bois dépérissants tout en préservant au mieux les arbres restants.

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