Bilan interrégional 2016 Corse-Occitanie-PACA
Partager la page
Cette année a surtout été marquée par une sécheresse estivale exceptionnelle sur quasiment tous les secteurs de l'inter-région avec une répercussion déjà visible sur les feuillus et certainement à venir sur résineux.
Les problèmes liés à la sécheresse se sont faits sentir dès la fin de l'hiver, en Lozère, sur les pins et les chênes puis se sont poursuivis, jusqu'en juin, sur les Causses et le Roussillon sur cèdre, sur pin mais aussi sur chêne vert (66). A partir de la mi-août, les effets combinés de la chaleur et de la sécheresse ont eu des répercutions sur tous les sols superficiels de l'inter-région, des Causses du Lot, à la Haute Provence en passant par les coteaux du Roussillon. L'effet le plus visible a été le rougissement des chênes pubescents, accompagné de celui des frênes oxyphiles et des érables de Montpellier et, ce qui témoigne de l'intensité de cet épisode, des chêne vert. A noter aussi, les effets de la sécheresse des sols sur des zones habituellement préservées de Provence comme le bassin de Carpentras ou la Camargue dans lesquels on a observé le dépérissement des peupleraies sauvages.
- Concernant les défoliateurs sur chênes : les défoliations liés au Bombyx disparate Lymantria dispar sur le cap Corse se sont poursuivies, comme en 2015, et cet insecte a aussi été trouvé dans la région de Bastia, autour de l'étang de Berre (13) et dans les Corbières sèches.
- Chêne liège : l'analyse du suivi des placettes est en cours, mais on a noté principalement sur les Maures et l'Estérel une forte mortalité due à la sécheresse. Le plus souvent le charbon de la mère (Hypoxylon mediterraneum) est associé à ces dépérissements. Les platypes, fréquents lors des levées, sont restés à des niveaux endémiques.
- Chêne vert : il convient de retenir le rougissement par place, suite à la sécheresse d'août, des chênes verts des coteaux de la plaine du Languedoc sur des sols superficiels. Cette année encore, l'intensité des attaques des buprestes du chêne a semblé progresser, essentiellement sur le pourtour méditerranéen et sur les Causses du Lot et de l'Aveyron.
- Chêne sessile et pédonculé : les symptômes liés à l'oïdium ont été très visibles sur tous l'ouest de l'inter-région. Ils se sont installés certainement à la faveur des pluies printanières.
- Chêne rouge : on a noté de la collybie dans le Lot (Bouriane) et dans l'Aveyron impliquant des problèmes importants dans les peuplements.
- Hêtre : Marqués dès l'été par des rougissements liés à une forte fructification et à la microphylie, les hêtres ont montré des symptômes liés à la sécheresse à partir du mois de septembre. La faînaie est liée, selon les spécialistes, aux conditions de l'automne précédent (lors de la formation des bourgeons). L'automne 2015 a été particulièrement chaud.
- Châtaignier : Les problèmes majeurs du châtaignier restent le chancre et le cynips.
- Frêne : La chalarose progresse vers le sud depuis son entrée, en 2015, dans les Hautes Alpes.
- Peupliers : Puceron lanigère : l'attaque de cette année a été très forte et elle a permis de faire le point sur la sensibilité des nouveaux clones. Le clone I214 a encore une fois été le plus touché dans la vallée de la Garonne mais aussi sur les coteaux gersois de la Garonne. Les peupliers ont aussi souffert de la sécheresse avec de fortes défoliations sur des peuplements de 45-51, de Koster, de Doskamp et de I214.
- Buis : des foyers de pyrale du buis ont été signalés en forêts dans l'Hérault et le Vaucluse ainsi que dans le Lot et l'Aveyron.
- Caroubier : le foyer de Xylosandrus crassiusculus de Nice a progressé malgré les abattages de destruction. Les mortalités sont encore importantes et des symptômes ont été trouvés sur un arbre de Judée à proximité du foyer. Les piégeages ont permis de mieux connaître les périodes de vol et sa. Seul le piège situé sur la presqu'île de Saint Jean Cap Ferrat a attrapé un insecte hors du foyer. Une espèce proche Xylosandrus compactus, aussi invasive ; a été trouvée sur laurier sauce et chêne vert sur la commune de Saint Jean Cap Ferrat et de Saint Tropez. Son pouvoir invasif paraît très important.
- Douglas : Ce sont les plantations qui ont payé le plus lourd tribu à la sécheresse de l'été.
- Pin d'Alep : Crumenulopsis sororia, est toujours très présent. Il est probablement responsable des mortalités peu visibles de petits rameaux et de rougissement de pousse.
- Pin Noirs d'Autriche : Les peuplements ont été très marqués par les défoliations dues à la chenille processionnaire du pin dans les Alpes du Sud mais aussi sur l'Aveyron et les Pyrénées. En fin d'année, des rougissement liés au Sphaeropsis sapinea sont apparus dans les Alpes du Sud, le Ventoux et les Corbières, ainsi que sur les stations les plus superficielles du Sud Massif Central.
- Mélèze d’Europe : La tordeuse grise du mélèze, a poursuivi sa pullulation avec des dégâts encore très importants cette année.
- Les sapins pectinés : on a pu constater, notamment dans les Alpes Maritimes (Saorge), la poursuite du processus de dépérissement amorcé en 2003, principalement sur les zones de moyenne altitude, où le sapin disparaît progressivement.
Bilan régional