AgriCarbone, négoce de biomasse agricole non alimentaire
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Les industries biosourcées connaissent un plein essor, et c'est une bonne chose ! Elles peinent néanmoins trop souvent encore à se fournir en matières premières alors qu'il existe pourtant un gisement considérable de biomasse agricole mobilisable en France, estimé à près de 27 millions de tonnes de matière brute (Ademe, 2013). Ce qui pourrait représenter autant de revenus supplémentaires pour les agriculteurs. Alors, pourquoi offre et demande n'arrivent-elles pas à se rencontrer ? La faute, principalement, à des filières d’approvisionnement qui ne sont pas suffisamment structurées...
C'est là qu'intervient AgriCarbone. Fondée en avril 2018 par deux ingénieurs agronomes de formation – Amaury de Souancé et Simon Peltier –, cette jeune société se positionne à l'interface entre les producteurs de ce gisement et les industriels en mesure de le valoriser (méthanisation, combustion, chimie du végétal). Elle se veut être l’intermédiaire de collecte et de distribution capable à la fois d’intégrer les contraintes des agriculteurs (fertilité des sols, coûts de production...) et de répondre aux besoins des industriels (quantité et qualité constantes). Pour cela, les deux fondateurs s'appuient sur leur expertise – en agronomie, mais aussi en logistique – pour conseiller les industriels sur la disponibilité d'un gisement de biomasse agricole sur un périmètre donné.
« Notre objectif : accélérer le développement de la bioéconomie territoriale »
AgriCarbone s'intéresse tout particulièrement aux ressources agricoles peu valorisées, telles que les pailles, les menues-pailles, les résidus de la récolte de maïs grain, les cultures intermédiaires ou encore les coproduits issus de la première transformation des matières agricoles (poussières, issues de silo, anas de lin...). « En tant qu'ingénieurs agronomes, nous attachons une grande importance au respect de la durabilité des systèmes de production », précise Amaury. « Cela se traduit par une volonté de garantir le maintien de la fertilité des parcelles et le retour au sol des coproduits industriels (cendres, digestats), créant ainsi une boucle d’économie circulaire territoriale. »
Pour le moment, les marchés les plus matures sont la méthanisation et la combustion, déjà bien installées dans le paysage français. Mais les deux jeunes associés ont déjà commencé à se placer sur le secteur porteur de la chimie biosourcée, en plein développement. Avec la raréfaction des ressources fossiles, elle offre une véritable – et durable – alternative à la chimie pétrosourcée.
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