Adaptation de l’élevage des ruminants et des systèmes fourragers au changement climatique
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Le CGAAER a été chargé d’étudier l’adaptation de l’élevage des ruminants et des systèmes fourragers au changement climatique.
agriculture.gouv.fr Rapport de mission de conseil n°21042
Octobre 2021
Mots-clés : élevage ruminant, système fourrager, fourrage, changement climatique, adaptation, atténuation, résilience, filières
Enjeux
Le changement climatique se traduit par des sécheresses saisonnières, sévères et récurrentes, qui induisent des difficultés croissantes pour que les systèmes fourragers assurent l’alimentation des troupeaux sur toute l’année.
De nombreux travaux de recherche ont été financés sur les leviers d’adaptation de l’élevage et des systèmes fourragers aux dérèglements climatiques. Le CGAAER a été chargé de dresser un état des lieux des résultats obtenus et d’apprécier leur impact sur les exploitations et les filières, ainsi que les conséquences territoriales des leviers d’adaptation mis en œuvre.
Sa mission était également de proposer une stratégie pour favoriser l’implication de l’ensemble des acteurs dans l’adaptation des systèmes fourragers au changement climatique et les outils financiers ou réglementaires à même de l’accompagner.
Méthodologie
De juin à octobre 2021, la mission a analysé la volumineuse bibliographie disponible et auditionné les principaux acteurs concernés dans le monde de la recherche, du développement et du conseil agricole.
Résumé
La mission a d’abord constaté qu’un système fourrager ne pouvait pas s’analyser indépendamment du système de production animale associé et que l’adaptation devait être reliée aux objectifs d’atténuation du changement climatique. Elle a ainsi considéré tous les leviers d’adaptation de l’élevage.
Les travaux de recherche et développement ont produit des connaissances étendues sur les dérèglements climatiques, leurs conséquences sur l’élevage, l’alimentation du bétail et les leviers d’adaptation des exploitations. Comme pour d’autres thèmes de R&D dans le secteur agricole, leur large diffusion ne permet cependant pas de mesurer la vulgarisation des résultats, ni l’appropriation des leviers par les éleveurs.
Les solutions préconisées sont éprouvées au plan technique et économique dans l’optique d’une stratégie d’adaptation à horizon 2035, sous réserve que les scénarios les plus pessimistes du GIEC à moyen terme ne surviennent pas d’ici là et ne contraignent pas les bassins d’élevage bovin les moins avancés dans des adaptations, à se reconvertir.
Les solutions proposées s’écartent des modèles de développement agricole préconisés depuis les années soixante. Elles reposent sur la robustesse conférée par l’autonomie herbagère, fourragère, protéique et alimentaire, et toutes les innovations qui la favorisent. Des obstacles administratifs, résultant notamment de la réglementation PAC, peuvent freiner des adaptations. Enfin, les changements de pratiques induisent une prise de risque et des investissements dont le financement et l’accompagnement via un conseil stratégique individuel mériterait d’être renforcé.
La mission formule sept propositions qui concernent les systèmes fourragers, l’alimentation du bétail et l’élevage mais aussi le cas échéant d’autres domaines de l’agriculture.
Ces propositions visent à assurer un suivi permanent de l’adaptation au changement climatique, à encourager la diffusion des leviers par les groupes de développement, à expérimenter une aide renforcée au conseil stratégique et agroclimatique et à l’accompagnement de la reconception de systèmes d’élevage, à faciliter la structuration d’une offre de services environnementaux portant sur des pratiques d’élevage vertueuses, à mieux afficher l’atténuation dans les orientations de l’enseignement agricole et à développer une communication ministérielle mettant en évidence la contribution et les efforts de l’agriculture à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.